Chemins du patrimoine
De la chapelle Saint-Del de Gerbamont à l’église Saint-Nicolas de Planois
Le chemin de la chapelle de Gerbamont à l’église de Planois offre une immersion dans la nature vosgienne et dans son histoire. Nous proposons des espaces de respiration et de pause pour regarder mais aussi pour écouter les paysages nous raconter leur histoire et nous inviter à accueillir l’horizon du ciel
Distance totale : 9,9 km
Altitude : 502 à 837 m

Départ devant la chapelle de Gerbamont
En aprendre plus sur la chapelle Saint-Del
Son architecture extérieure sobre, contraste avec la richesse de son intérieur, notamment un autel en grès orné de bois sculpté et un retable remarquable, tous deux classés monuments historiques en 1993.

Bien que habituellement fermée au public, la chapelle reste un lieu de rassemblement exceptionnel, où la messe n’est célébrée que deux fois par an, donnant à chaque office un caractère joyeux et mémoriel.
Des concerts y ont lieu en été.
Né en Irlande à une date inconnue, il serait le frère de Saint Gall. Il est entré, tout jeune encore, à l’abbaye de Bangor en Irlande. Il suivit ensuite Saint Colomban au monastère de Luxeuil où il passa sa vie de 590 à 610. Au début de l’année 610, sous la pression du roi Thierry et de la reine Brunehilde, les moines de Luxeuil durent s’exiler et prirent le chemin de Besançon. Sur la route, saint Del, épuisé, dut laisser partir ses compagnons. Plus tard ayant recouvré la santé, il partit fonder un monastère, près de Lure. Là, il reprit la règle de Luxeuil, en y apportant quelques adoucissements, se rapprochant ainsi de la règle de Saint Benoît qui commençait à s’étendre en Occident. Saint Del partit alors à Rome pour faire approuver sa règle par le pape. Il mourut en l’an 625

1. Point de vue sur Vagney et le pays de Remiremont
En apprendre plus sur le Col de Fouchure

Devant ces montagnes douces, je m’émerveille de la grandeur de la création.
Tout ici parle de Présence.
Merci pour la paix qui règne en ces lieux,
Pour la force tranquille des rochers,
Pour la beauté des vallées et la pureté des ruisseaux.
Que ce paysage élève mon âme vers Toi,
Et m’aide à trouver le silence intérieur
Où résonne Ta voix.
Donne-moi, comme ces montagnes,
La solidité dans l’épreuve,
Et, comme les forêts,
La capacité de renaître et de grandir.
Que je sache, à l’image de cette nature,
Accueillir chaque jour comme un don.

2. Haut de Fouchure et souvenir
En apprendre plus sur le maquis

Dans la nuit du 19 au 20 septembre 1944, trois mille soldats allemands lancèrent l’attaque sous un épais brouillard.

Les combats de la Piquante Pierre furent particulièrement meurtriers :
Côté maquisards : 20 tués au combat, 54 fusillés après capture, et neuf civils exécutés dont quatre à la Bresse, quatre à Gerbamont et un à Vagney (Paul Caritey)
Côté allemand : environ 480 tués selon certaines estimations.

3. Point de vue sur Planois depuis la Vierge

Il apparaît avec son orthographe actuel dans la « Notice de la Lorraine » de Dom Calmet qui en 1776, mentionne Planois comme les granges éparses et les hameaux du Ban de Vagney.
La « Notice de la Lorraine » mentionne également avec Planois et parmi d’autres granges et hameaux, Contrexard et Pubas près de Trougemont.
A cette époque Vagney et le ban qui en dépendait, faisait partie de l’évêché de Toul.
La population était essentiellement paysanne jusqu’à la construction de l’usine textile de Trougemont en 1853.
L’exploitation du granit à Planois se développa à partir de la fin du 19e siècle avec les entreprises Adam et surtout Etienne qui firent d’abord appel à une main-d’œuvre spécialisée importée d’Italie et par la suite à des ouvriers locaux qui dans de nombreux cas continuaient parallèlement à apporter leur concours à la ferme familiale.
Le secteur tertiaire était concentré à Planois avec la cure, la mairie, les écoles, la boulangerie, un moulin, une épicerie coopérative et trois cafés dont deux servaient aussi des repas.
La Prière Mariale de Charles Péguy
Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent pas !
Alors il faut prendre son courage à deux mains et s’adresser directement à Celle qui est au-dessus de tout.
Être hardi, une fois, s’adresser hardiment à Celle qui est infiniment belle parce qu’aussi Elle est infiniment bonne.
À Celle qui intercède, la Seule qui puisse parler de l’autorité d’une mère.
S’adresser hardiment à Celle qui est infiniment pure parce qu’aussi Elle est infiniment douce.
À Celle qui est infiniment riche parce qu’aussi Elle est infiniment pauvre.
À Celle qui est infiniment grande parce qu’aussi Elle est infiniment petite, infiniment humble.À Celle qui est infiniment joyeuse parce qu’aussi Elle est infiniment douloureuse.
À Celle qui est Marie parce qu’Elle est pleine de grâce.
À Celle qui est pleine de grâce parce qu’Elle est avec nous.
À Celle qui est avec nous parce que le Seigneur est avec Elle.
Ainsi soit-il.

4. Église Saint-Nicolas de Planois
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A Planois les ressources des habitants étaient faibles et le projet d’une église paraissait démesuré.
Mais il s’agissait aussi de faciliter l’accès à la messe dominicale et au service cultuel, en réduisant les distances à parcourir pour les fidèles.
Un des principaux promoteurs du projet fut Jean-Claude Grégoire.
Il mourut en octobre 1848 avant la finition de l’église et un petit monument fut érigé à sa mémoire près de la porte latérale de l’église. On raconte que ce Grégoire avait participé aux guerres napoléoniennes et avait été fait prisonnier à Huningue en 1814 et que sa mère était allée le racheter pour 30 pièces d’or, faisant à pied le trajet de Prêle à Huningue et retour. La première souscription en 1847 avait été fructueuse mais la bonne volonté des fidèles s’essouffla bientôt si bien que la couverture de l’église ne pût être financée que par la contribution des paroisses voisines.
Le curé de la nouvelle paroisse fut nommé en 1850. Comme le produit des quêtes s’amenuisait, il fallut recourir à la location des bancs les mieux placés. Cette initiative fut jugée élitiste et discriminatoire et suscita d’âpres controverses.


5. Isidore Etienne, du granit bleu au granit rose
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La maison d’Isidore Etienne et le mémorial devant l’église
Isidore Etienne est à l’origine, entre 1922 et 1924, de l’industrialisation du travail de granitier en Bretagne. Le Vosgien a en effet ouvert les deux premières carrières de granit rose sur la commune de Perros-Guirec. Il a développé un important réseau d’approvisionnement et de distribution de produits finis (tombales, stèles, croix, bordures, etc.) qu’il a fait revenir par chemin de fer dans les Vosges.
Il s’est imposé comme un acteur majeur du secteur en France.
Les réalisations de la graniterie Isidore Étienne sont visibles à travers toute la France, notamment sous la forme de stèles et de monuments commémoratifs. L’entreprise a ainsi contribué à façonner le paysage et à transmettre la mémoire collective par des œuvres durables, témoignant de l’importance du granit vosgien et breton dans le patrimoine national.

6. Trougemont depuis le Bambois
En apprendre plus sur Trougemont

Elle a été inaugurée en 1853. Le bâtiment à étage fut complété par une extension à shed, une machine à vapeur, sa haute cheminée de granit et un bâtiment de stockage et de bureau.
Le site industriel est entouré de deux cités ouvrières.
L’usine employait jusqu’à 200 personnes en 1896.
Cet ensemble n’est plus fonctionnel depuis 1967.
Seule la cheminée de granit pointe encore dans la vallée. Le propriétaire actuel a conservé l’entrepôt et l’usine comme atelier et comme garage. Il réside dans l’ancienne maison des patrons, toujours bien visible à droite du site. Sur le versant forestier, les 2 anciens bâtiments ouvriers ont été réhabilités et sont toujours résidentiels.

Arrivée à Gerbamont
En apprendre plus sur le village
Le nom « Gerbamont » trouve son origine dans des formes anciennes telles que « Gerbalmont » (1426), « Gerbaulmont » (1569), et « Gerbaumont » (1594). Il dérive du nom de personne « Gerbald » et du mot latin « montem » signifiant « mont », traduisant ainsi « le mont de Gerbald ».
Le village s’étend entre 450 et 1088 mètres d’altitude et compte environ 350 habitants aujourd’hui. Il était composé essentiellement de fermes il n’y a pas encore si longtemps. Au centre du village où se croisent aujourd’hui la route des Plateaux et celle de la Chapelle, se trouvait le café Valentin. Il comptait des chambres d’hôte, on y servait des repas et il y avait même une petite épicerie. C’est là que les hommes se retrouvaient les dimanche après la messe, au retour de Vagney. La chapelle n’était ouverte qu’à certaines occasions. Mais chaque année pour célébrer la Saint Del, les paroissiens de Vagney prenaient les chemins enneigés, en long cortège pour rejoindre leurs « montagnards » à Gerbamont.
Placé sur le mur de la mairie, une plaque en marbre noir se souvient des noms de ceux qui sont tombés lors de
la guerre de 1914-1918. Presque tous étaient issus du haut de Gerbamont sur les versants nord-est. Par la suite leurs fermes, nombreuses à l’époque ont fini par disparaître.
En face de l’ancien café Valentin, se trouve une croix ancienne, érigée pendant la grande peste qui a ravagé la Lorraine entre 1600 et 1642. Les survivants y auraient déposé des des médailles en guise de reconnaissance.
Saint Del, guide mes pas fatigués,
Toi qui as marché sans relâche, jusqu’à l’épuisement,
Inspire moi la force de continuer et de tracer les chemins de vie.
Quand, de faiblesse, tu as été forcé de t’arrêter et que tu as perdu tes compagnons en cours de route, tu ne t’es pas découragé. Tu as donné un nouveau sens à ta voie, tu as frayé une nouvelle voie de prière.
Devant cette petite chapelle érigée en ta mémoire, je demande la simple lumière sur mes pas
d’aujourd’hui. Que je sois éclairé dans les décisions que j’ai à prendre chaque jour. Saint Del prie pour moi.