Chemins du patrimoine – Les croix de chemins de Rochesson, les Truches
A Rochesson les croix de chemin ont été répertoriées en 1934 par l’abbé Edouard l’Huillier, curé de la paroisse. Il les a présentées dans le bulletin paroissial de l’époque. Les descriptifs que nous donnons en sont extraits en partie. Ils gardent le souvenir des inscriptions qui sont partiellement effacées aujourd’hui. Le circuit tel que nous le présentons, n’aurait pas eu lieu sans Monique Aubry. Elle avait connaissance de ce document, elle a complété certains commentaires et nous a fait découvrir l’emplacement des croix. Nous proposons deux randonnées pour les visiter. La première passe par Menaurupt. La seconde par les Truches et la Cheneau. Toutes deux partent du centre du village et passent par la Vierge de Rochesson. Bonne marche et belle méditation en ces chemins du souvenir.
Distance totale : 11,5 km
Altitude : 555 à 710 m
Temps moyen : 2 h 30

Départ sur la place Marcel Perrin
En apprendre plus sur Marcel Perrin
Parmi les victimes de la deuxième guerre mondiale, la commune de Rochesson a voulu marquer spécialement la mémoire de Marcel Perrin en lui dédiant le nom de cette Place.
Marcel Perrin habitait La Brayotte, à l’écart de la commune de Rochesson situé sur les hauteurs, en limite de La Bresse. Quand les maquis se sont formés, ce sont les fermiers de la montagne qui ravitaillaient les maquisards et leurs permettaient d’écouter les informations à la radio. Le maquis de Noiregoutte était composé d’une centaine d’hommes de Xonrupt et Gérardmer. Mais l’armée allemande n’était pas sans le savoir, la zone était surveillée. Le patriote Marcel Perrin venait d’avoir tué une vache pour nourrir les hommes du maquis de Noiregoutte proche de sa ferme. Au matin du 16 septembre 1944, les Allemands ont tambouriné à la porte derrière la maison, Marcel est allé ouvrir, et fut sauvagement assassiné par une rafale de mitraillette.
La maison est incendiée et la famille s’est réfugiée chez des cousins à La Bresse. Marcel Perrin avait 39 ans, marié et père de six enfants, l’aîné avait 13 ans et la dernière 14 mois.
Rochesson a été entièrement libéré le 19 novembre 1944.

1. La croix du haut de la Cheneau
Cette croix est située à gauche avant les dernières maisons du haut du chemin de la Cheneau.
Elle présente un piédestal, un fût simple et court engagé dans un mur qui soutient les terres. Le croisillon est en granit. Pas de date.
Nous ne savons plus qui l’a dressée, ni quelles mains l’ont priée,
mais nous croyons qu’elle a porté l’espérance
de ceux qui sont passés avant nous.
Que cette croix enfouie et cachée nous rappelle la présence discrète du Christ
au détour de nos routes humaines.
Lui qui connait les cœurs oubliés et les histoires effacées, qu’il nous garde et nous bénisse.

2. La croix du chemin de la Cheneau
En apprendre plus sur la croix du bas de la Cheneau
Cette croix est située à gauche au début du chemin de la Cheneau après avoir quitté la grande route.Elle se dresse sur une roche de base soutenant un fût pyramidal surmonté d’un chapiteau mouliné. Le croisillon présente à l’avers une couronne faite d’entrelacs surmontée du bandeau INRI et en bout des bras une rosace.
Pas de date
Une croix des templiers est gravée sur la roche. Sur le relevé de 1934, cette croix était située contre le chœur de l’église, à l’extérieur, face nord. Elle provenait de la maison Mansuy et fut déplacée à la reconstruction de celle-ci, en attendant dêtre replacée ailleurs. D’après le voisin Gilbert H. elle fut installée à la Cheneau à l’initiative de Ernest HOUOT directeur et fondé de pouvoir des tissages Paul GERARD.
nous déposons la mémoire de ceux qui ont travaillé en ce lieu.
Que cette croix soit signe d’espérance :
là où l’usine s’est tue,
que nos vies sachent encore tisser des liens de fraternité,
de patience et d’entraide.
Seigneur du temps et de l’histoire,
garde vivante la mémoire de ce travail,
bénis ceux qui passent ici et lèvent les yeux vers Toi,
et fais de nos existences une étoffe de lumière et de paix.

3. La croix des Grands Prés
Cette croix se situe chemin des Grands Prés après avoir quitté la grande route. Elle est à gauche quelques mètres avant la ferme. Elle présente un fût pyramidal et une frise sur le chapiteau. Son croisillon est en granit. Au revers une croix de Malte sculptée.
A l’avers on relève ces initiales : I.S.P.F. – A.M.V.D. – P.P.A.M. – I.A.I.I.
Pas de date
mais Toi, Seigneur, Tu connais le cœur de chacun.
Accorde ton repos à la personne ou aux personnes rappelées par ces signes,
et fais monter de cette pierre une prière vivante vers Toi.
La croix de Malte qui s’y dessine
nous rappelle la protection, le service et la fidélité.
Fais de nous des pèlerins de charité,
des témoins de lumière sur les sentiers de nos vies.
Bénis ce lieu de passage,
garde ceux qui y marchent,
et ouvre nos yeux à la mémoire des anciens
comme à l’espérance de ton Royaume.

4. La Vierge Notre-Dame de Rochesson
En apprendre plus sur la Vierge Notre-Dame
En 1934, l’abbé Lhuillier, curé de Rochesson lança un appel dans le bulletin paroissial. Il souhaitait faire ériger une statue de la Vierge sur un terrain qui surplomberait le village. Quatre ans plus tard, à la fin de l’été 1938, on passait commande à la manufacture de Vaucouleurs dans la Meuse. La statue devait avoir 3 mètres de haut et serait livrée l’année suivante, début septembre pour la fête de la Nativité de la Notre Dame. En août 1939, on craignait la guerre. Beaucoup d’hommes étaient mobilisés et les camions réquisitionnés. Mais à l’étonnement de tous, seul, celui de Henri Claudel ne l’était pas. Quand, le 31 août, survint une lettre de Vaucouleurs annonçant que la statue était prête et qu’il fallait venir la chercher le plus vite possible, Henri Claudel partit aussitôt malgré l’état des routes occupées par la mobilisation. Si bien que le 2 septembre, avant midi la statue put être placée sur son socle préparé à l’avance. Aussi quand Henri Claudel rentra chez lui pour le repas de midi, quelle ne fut sa surprise de découvrir l’ordre de réquisition. Il avait 24 heures pour remettre son camion. A deux jours près la statue n’aurait pas pu rejoindre sa destination. L’inauguration et la bénédiction eurent lieu le 10 septembre 1939. L’abbé Lhuillier donna le nom de Notre-Dame de Rochesson à la statue et demandait à ses paroissiens de s’engager à venir en procession, chaque année pour la fête de la Nativité de Notre Dame, le 8 septembre.
Vierge Marie,
Mère attentive et douce lumière, nous venons à Toi dans ce lieu de paix,
au cœur des montagnes et des forêts.Tu connais nos joies et nos fardeaux,
nos prières silencieuses et nos gratitudes profondes.
Accueille-les dans ton Cœur et présente-les à ton Fils
Protège les familles de ce village et de cette vallée,
veille sur les voyageurs et les pèlerins,
guide ceux qui cherchent un chemin de consolation.

5. En bas du Chemin de la Vierge
En apprendre plus sur cette croix
Située à quelques mètres de la grande route, au bord du chemin de La Vierge, cette croix déplacée deux fois est relativement récente. Elle est élevée sur une base en granit avec un fût, chapiteau et croisillon en grès.Elle porte l’inscription : A.COLNOT et SIMONE GERARD 1969.Ce sont les derniers industriels des Tissages Paul GERARD fermés en 1969.Simone GERARD 1906-1983 était la fille unique de Paul GERARD. La trisaïeule de Simone, Marie Agathe CHRISTOPHE était la sœur de Jean Joseph CHRISTOPHE, illustre enfant de Rochesson.Non loin d’ici, au fond de la propriété du château, en face de la ferme de Jean Blaise GERARD, une« belle croix assez monumentale et bien proportionnée » est élevée à l’emplacement où sont nés les CHRISTOPHE.Jean Joseph CHRISTOPHE, né en ce lieu le 16 avril 1803 est le fils de Jacques Joseph CHRISTOPHE meunier et cultivateur. Nommé évêque de Soissons le 11 décembre 1860 par Napoléon III, à qui il avait rendu un important service personnel, il est sacré à Reims le 5 mai 1861.Il meurt subitement au cours d’une retraite ecclésiastique en 1863.A l’église de Rochesson, nous avons une plaque en sa mémoire.
bénis les familles qui y ont travaillé, prié et espéré,
bénis les voyageurs et passants qui s’arrêtent ici un instant.
Garde vivante en nous la foi de ceux qui ont élevé ce signe,
et conduis-nous, un jour,
vers la joie qui ne finit pas.

Arrivée à l'église
En apprendre plus sur l’église Saint Blaise
L’église actuelle est construite en 1722, un an après la démolition de la première chapelle qui fut érigée en 1592. Elle fut placée sous le vocable de Saint Blaise, évêque martyre du IVe siècle Elle n’était alors qu’une annexe de la paroisse de Vagney; en1761 elle a pu enfin acquérir son indépendance, après avoir reçu une Lettre d’Amortissements rédigée par Stanislas Leszczynski, Duc de Lorraine et Roi de Pologne, qui précise que les habitants de Rochesson peuvent jouir pleinement et paisiblement des biens mobiliers et immobiliers. Saint Blaise est fêté et célébré le 3 février.
Nous vous invitons à contempler les vitraux qui proviennent de l’atelier de Gabriel Loire, l’un des plus célèbres vitraillistes de France. Il a oeuvré dans le monde entier. Ce vitraux sertis de plomb datent de 1951. Dans la nef sont représentés en six baies, la Mission des apôtres, la Pentecôte, le Baptême du Christ, les Noces de Cana, la Guérison du paralytique et Marie-Madeleine aux pieds du Christ. Dans le sanctuaire, la Cène et le Calvaire. Deux médaillons à la tribune avec les chiffres de la Vierge et du Christ.
Seigneur, en ta présence je reprends mon souffle.
Toi qui connais la fatigue de mon cœur et le poids de mes journées,
Je viens à Toi tel que je suis, avec mes forces et mes faiblesses.
Dans le silence de ta présence, tu apaises mes pensées,
Tu redonnes vie à mon esprit fatigué.
Seigneur, que ton amour me relève,
Que ta paix me réconforte et me restaure.
Quand je me sens perdu, tu es mon refuge,
Quand je me sens faible, tu es ma force.
Merci de m’accueillir sans condition,
De renouveler mon souffle et mon espérance.
Reste près de moi, aujourd’hui et chaque jour,
Pour que je marche toujours dans la lumière de ta présence.