La blessure et la fissure ouverture de vie
Le Kintsugi est un art japonais ancien qui consiste à réparer les objets brisés, souvent des poteries, en soulignant leurs fissures avec de l’or ou de l’argent. Plutôt que de cacher les cassures, cette méthode les met en valeur et transforme l’objet brisé en une œuvre encore plus précieuse et unique qu’avant sa fracture.
Cet art porte en lui une profonde symbolique pour nos vies humaines. Nous aussi, nous portons des blessures : des souffrances, des échecs, des pertes, des trahisons, des cicatrices du passé. Trop souvent, nous essayons de les cacher, de les oublier ou de les nier. Mais elles restent présentes, inscrites dans notre histoire.
Le Kintsugi nous enseigne qu’il est possible de sublimer nos blessures, de les intégrer à notre histoire et de les laisser devenir des lieux de beauté et de transformation.
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Finalement, seul Jésus qui nous guérit
Cependant, dans l’expérience humaine, nous réalisons vite que nos propres forces ou les seules consolations humaines ne suffisent pas toujours à guérir les blessures les plus profondes. Il y a des fêlures que seul l’amour inconditionnel et miséricordieux de Dieu peut restaurer.
Dans l’Évangile, Jésus ne fuit pas la souffrance humaine ; il la prend sur lui. Par sa Passion et sa Résurrection, il vient guérir nos blessures, non pas en les effaçant, mais en les transfigurant.
C’est dans ses plaies que nous sommes guéris (cf. Isaïe 53,5). Les stigmates du Christ ressuscité ne disparaissent pas ; elles demeurent visibles, mais elles ne sont plus des marques de mort — elles deviennent les signes de l’amour victorieux.
Comme dans le Kintsugi où l’or vient remplir les fissures, c’est l’amour du Christ qui vient combler nos blessures et leur donner un sens nouveau. Il fait de nos faiblesses et de nos douleurs des lieux de résurrection, des passages vers une vie plus forte, plus lumineuse.
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Conclusion
Ainsi, le Kintsugi devient une belle image de notre chemin spirituel : accepter nos fragilités, les confier au Christ, et le laisser les transformer. Non pas pour oublier nos blessures, mais pour les voir traversées par l’or de sa grâce.
Seul Jésus guérit en profondeur. Non pas en recollant les morceaux à l’identique, mais en faisant de nos vies brisées une œuvre nouvelle, marquée par sa lumière.
Père Piotr K. WILK
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