Trois livres pour le mois d’août

3 août 2025 | Le coin des lecteurs

Voici trois livres on ne peut plus différents. Le premier débroussaille en langue claire et simple, le milieu, l’histoire, la géographie biblique. Un livre de culture et d’intelligence qui situe le patrimoine biblique. Le second, tout simple mais loin d’être simpliste s’adresse à nos chemins de foi dans la vie courante, tout parle de Dieu et peut devenir parabole. Le troisième est une quête, une marche, le récit d’un déplacement intérieur.

La Bible qu’est-ce que ça change ? Thomas Römer, Labor et Fides, 2024

Voici un livre qui peut déranger un lecteur pour qui la Bible est une Parole dictée par Dieu, tombée droit du ciel. Thomas Römer déconstruit l’idée d’une Bible unique : il s’agit d’une bibliothèque composée de textes issus d’époques et de milieux variés, riche de contradictions et de diversités. Il insiste sur l’importance de contextualiser chaque écrit, soulignant que la Bible a été continuellement réécrite, interprétée et même instrumentalisée au cours de l’histoire. Römer met en garde contre une lecture littérale, rappelant que le sens du texte ne se réduit pas à l’historicité des récits, mais à leur pouvoir d’interroger le lecteur.

Accueillir la Parole de Dieu dans les Ecritures c’est aussi l’accueillir en sa longue germination au cours de l’histoire.

Le Tour de la Foi, en plus de 80 histoires, Nicolas Rousselot, éd. Jésuites, 2025

Le livre « Le tour de la Foi en plus de 80 histoires » de Nicolas Rousselot propose une introduction vivante à la foi chrétienne à travers 99 récits courts, répartis en 11 chapitres. Grâce à des anecdotes issues de la vie quotidienne, parfois drôles, parfois émouvantes, l’auteur explique simplement des thèmes complexes comme la Trinité, la Résurrection, le pardon ou la prière. Chaque histoire est encadrée par une brève introduction et illustrée par une ou deux citations bibliques, invitant le lecteur à la réflexion et à la méditation. S’inspirant de la pédagogie des paraboles de Jésus, Rousselot cherche à rendre la foi accessible au plus grand nombre, en misant sur la force de l’image, l’humour et l’émotion pour dévoiler le sens profond de l’Évangile.

 

Le Chemin des estives, Charles Wright, Flammarion, 2021

Le Chemin des estives retrace le voyage de l’auteur à travers la France rurale. Des rencontres, des sensations, un paysage, des choses vues, autant de notes prises sur le vif émaillent le récit de ce pèlerinage mendiant que Charles a entrepris avec Benoît dans le cadre de leur noviciat chez les jésuites.

Sans argent, comptant uniquement sur la générosité des habitants, ils explorent une France méconnue, loin de l’agitation urbaine, une France qu’ils découvrent épuisée, à bout de forces au cours des échanges et des confidences qui leur sont faites. Ils font l’expérience de l’humilité face aux refus et aux craintes des habitants et des portes qui se ferment devant eux.  De nombreux visages surgissent au long de ces pages qui leur sont dédiées. En nous donnant une pomme, un sourire, un yaourt, du pain, un saucisson, une confession, ils ont ensoleillé notre périple, ils nous ont révélé la face lumineuse du genre humain. La pauvreté, la beauté, le silence ont enclenché en nous des métamorphoses. Charles vit un chemin de libération comme si une source avait été désenclavée. C’est la vertu des longues marches : elles débroussaillent le maquis intime, chassent la confusion, affûtent la clairvoyance. Au terme de ce voyage initiatique Benoît s’oriente vers les vœux et sera jésuite, tandis que Charles quitte le noviciat et poursuit sa quête de Dieu dans le silence d’une vie retirée, consacrée à la prière et à l’écriture.

Le Chemin des estives est une invitation à ralentir, à contempler et à redécouvrir une forme de simplicité oubliée.

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