Dominique Lagneaux se trouve à Taybeh depuis jeudi. Elle est partie juste à l’heure, un jour avant la fermeture de l’espace aérien. Elle a été réveillée cette nuit par le bruit des explosifs. Jérusalem n’est qu’à une cinquantaine de km. Elle écrit :
« D’une montagne à l’autre…
Les nuits à Taybeh ne bénéficient pas du silence de nos montagnes et forêts. Le bruit de fond normal c’est le sifflement du Ramsin nom du vent qui souffle ici, l’appel à la prière du muezzin du village d’à côté, les aboiements des chiens sauvages qui se disputent ce qu’ils trouvent dans les poubelles, le bavardage des gens rassemblés dans le jardin de la paroisse et qui profitent de la fraîcheur de la nuit qui tombe tôt ici 19h, le bruit des moteurs des pompes sur le toit. Dernière sonnerie des cloches à 10 jusqu’à 5h angélus. Cette nuit comme un orage qui gronde vers 20h45 avec coup de tonnerre qui a fait vibrer ma porte puis je n’ai plus rien entendu jusqu’à minuit où j’ai été réveillée par les détonations mais c’était loin d’ici.
Forte des conseils du Père Piotr je me suis armée 😂 de mon chapelet et tiré des salves de Je vous salue Marie et de prières de la miséricorde. Puis le calme est revenu et la vie du village a repris son cours normal. »
Abouna Bashar de son côté écrit que tout est fermé, les routes bouclées par des barrages. L’on ne peut plus circuler, même pas d’un village à l’autre. Une oppression omniprésente, suffocante, pire que jamais.
Un baptême a eu lieu en l’église de Abouna Bashar.