Le Père Fawadleh signe des accords de jumelage entre Taybeh et des paroisses françaises
Dans une nouvelle initiative visant à renforcer les liens spirituels et culturels entre l’Orient et l’Occident, le Père Bashar Fawadleh, curé de la paroisse du Christ Rédempteur à Taybeh, en Palestine, accompagné de Sœur Nelly, enseignante de français, a signé deux accords de jumelage avec les paroisses de Vagney et de Saint-Amé, situées dans le département des Vosges, dans l’est de la France.
La signature de l’accord de Jumelage compagnonage avec la paroisse de Saint-Amé a coïncidé avec une série d’événements festifs réunissant des représentants des paroisses françaises et des invités palestiniens. Ces festivités, à la fois spirituelles et culturelles sont déroulées dans le cadre du Festival Médiéval célébrant le tricentenaire de l’église de la commune.
Le Père Fawadleh a souligné que cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat spirituel et culturel à long terme entre Vagney, Saint-Amé et Taybeh. Le projet vise à favoriser les échanges entre jeunes, familles et communautés paroissiales à travers des activités communes mettant en lumière les valeurs chrétiennes partagées et les défis auxquels sont confrontés les chrétiens en Terre Sainte.
De son côté, Sœur Nelly, religieuse de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Croix de Jérusalem et enseignante de français à l’école du Patriarcat latin de Taybeh depuis quinze ans, a insisté sur l’importance de telles initiatives qui permettent de tisser des ponts de compréhension entre les peuples et de faire connaître à la société française la réalité vécue par les chrétiens de Palestine.
Cette initiative a également coïncidé avec le 1400e anniversaire de la mort de Saint Amé, fondateur du monastère de Saint-Amé. Les célébrations jubilaires, retardées en raison de la pandémie de COVID-19, ont mêlé patrimoine, histoire et espérance dans une ambiance profondément spirituelle.
Les organisateurs ont souligné que cette collaboration marque le début d’une nouvelle étape de dialogue et de coopération. La volonté commune de préserver la mémoire chrétienne en Terre d’Évangile et de soutenir la résilience des communautés chrétiennes en Palestine.
Dans une déclaration faite après la signature, le Père Fawadleh a affirmé : « Nous avons besoin de renforcer la fraternité et l’espérance dans notre région, surtout que le pape François a proclamé cette année comme l’Année jubilaire de l’espérance. Les habitants de Taybeh souffrent de nombreuses difficultés surtout d’une diminution de leur population et de nombreuses difficultés de circulation mais ils restent profondément enracinés dans leur terre et leur foi…attendant le 3eme jour et la Joie de la Résurrection. Des initiatives comme celle-ci ravivent leur espérance et renforcent la solidarité internationale à leur égard. »Il a ajouté : « Taybeh, dernier village entièrement chrétien de Palestine, est aujourd’hui encerclé par des colonies israéliennes illégales. Ses habitants subissent de lourdes restrictions et une pression à l’émigration. La population est passée de plus de 3 400 habitants en 1964 à moins de 1 300 aujourd’hui. »
Par ces accords de jumelage, les porteurs du projet espèrent mobiliser les communautés chrétiennes en France et en Europe pour le soutien de Taybeh et contribuer à préserver sa présence dynamique en tant que communauté chrétienne active au cœur de la Terre Sainte.
Mettre en lumière la réalité des chrétiens en Palestine
Dans le cadre de sa visite en France, le Père Bashar Fawadleh a tenu une série de rencontres avec des membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre, à P
aris ainsi que dans le département des Vosges. Il y a présenté un exposé détaillé sur la situation actuelle des chrétiens en Palestine, dans un contexte politique, sécuritaire et économique de plus en plus complexe.
Il a mis en avant le rôle essentiel que joue la paroisse du Christ Rédempteur à Taybeh dans la préservation de la présence chrétienne et le soutien aux familles locales à travers ses programmes pastoraux, éducatifs et sociaux. Il a également souligné la nécessité d’un appui constant de la communauté internationale — en particulier des institutions ecclésiales — pour accompagner et maintenir cette présence menacée.
Le Père Fawadleh a également évoqué plusieurs projets à venir portés par la paroisse, notamment un projet de logements pour les jeunes familles, ainsi que des initiatives de développement visant à créer des emplois pour les jeunes, à renforcer l’autonomie des femmes et la promotion le tourisme religieux et local dans le village.
Son intervention a suscité une réaction positive de l’auditoire, qui a exprimé sa profonde solidarité avec les chrétiens de Terre Sainte et sa volonté affirmée de renforcer les canaux de communication et de coopération pour garantir la continuité de la foi chrétienne sur ses terres d’origine.
Sanad Sahelia / « Nabd El-Haya